Découvrez les résultats de l’étude ELIZ 🔍

10 janvier 2025

Qu’est-ce qu’ELIZ ?

 

L’Entente de Lutte et d’Intervention contre les Zoonoses (ELIZ), créée en 1973, est un établissement public au service des collectivités départementales. Ses missions consistent à étudier et à lutter contre les zoonoses transmises à l’homme par la faune sauvage, telles que la maladie de Lyme, transmise par les tiques.

 

ELIZ en Côte-d’Or

Pour mener à bien cette initiative en Côte-d’Or, ELIZ a pu compter sur le soutien du Conseil départemental ainsi que du laboratoire départemental, qui ont joué un rôle clé dans le financement et l’analyse scientifique du projet. C’est grâce à l’accord du Conseil Départemental que l’ELIZ a pu financer et donc lancer cette étude en Côte-d’Or.

Ainsi en 2023, ELIZ a lancé son étude dans le département, visant à mesurer et cartographier, à l’échelle départementale, le risque d’exposition à la maladie de Lyme. Cette étude repose sur l’utilisation des chevreuils, qui sont des sentinelles du risque lié aux maladies à tiques. En effet, « l’exposition du cervidé à des morsures de tiques infectées entraîne chez lui une production d’anticorps spécifiques contre ces bactéries qu’il est possible alors de détecter par l’analyse sérologique d’un prélèvement sanguin. » (src : ELIZ)

Les objectifs de cette étude sont multiples : « développer un outil de détection sérologique, chez le chevreuil, des anticorps dirigés contre les bactéries du complexe Borrelia ; évaluer l’intérêt de développer l’utilisation du chevreuil comme sentinelle du risque d’exposition à l’infection par les maladies à tiques et plus particulièrement par les bactéries responsables de la maladie de Lyme ; et, pour finir, cartographier le risque associé aux pathogènes à tiques dans l’environnement. » (src : ELIZ)

 

Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme est une infection bactérienne transmise par une tique, principalement en restant accrochée à la peau pendant plus de 24 heures. Environ 1 à 5 % des piqûres de tiques entraînent cette maladie. Chaque année, près de 33 000 cas sont signalés en France.

Dans les jours qui suivent la piqûre, une rougeur ronde et qui s’agrandit apparaît dans 70 à 80 % des cas. Cela peut être accompagné de fatigue, de fièvre ou de courbatures, comme pour une grippe. Si elle n’est pas traitée, la maladie peut provoquer des complications dans 5 à 15 % des cas, comme des douleurs articulaires, une paralysie du visage et/ou du corps, et plus rarement, des problèmes cardiaques.

Heureusement, la maladie se soigne bien avec des antibiotiques, surtout si elle est diagnostiquée tôt. Plus de 95 % des personnes guérissent sans séquelle après un traitement de 2 à 4 semaines.

Pour prévenir, il est conseillé de porter des vêtements couvrants et d’inspecter son corps après une sortie en nature. En cas de piqûre, retirer la tique rapidement réduit fortement les risques d’infection. Si une rougeur suspecte ou des symptômes inhabituels apparaissent, il faut consulter un médecin.

 

La participation de FDC21 : comment et pourquoi ?

Ce projet a bénéficié de l’engagement de la Fédération Départementale des Chasseurs de Côte-d’Or (FDC21). La fédération s’est investie dans cette initiative, consciente de son importance pour la compréhension et la gestion des zoonoses sur le territoire.

La FDC21 a joué un rôle central en mobilisant près de 100 sociétés de chasse réparties de manière homogène sur l’ensemble du département. Leur implication a permis de collecter divers types d’échantillons biologiques indispensables à l’étude, notamment :

  • Des prélèvements d’oreilles, utilisés pour des analyses génétiques et épidémiologiques.
  • Des prélèvements sanguins sur bande de papier buvard, permettant de détecter les anticorps spécifiques dirigés contre les bactéries du complexe Borrelia.
  • Des prélèvements de rate, initialement prévus pour compléter les analyses immunitaires.

Grâce à la diversité et à la qualité des échantillons collectés, cette étude a contribué à mieux comprendre les interactions entre les hôtes, les vecteurs (tiques) et les pathogènes dans l’environnement, tout en offrant des perspectives prometteuses pour la cartographie des risques liés à la maladie de Lyme.

 

Résultats de l’étude

L’étude initialement conçu pour couvrir les saisons cynégétiques 2023-2024 et 2024-2025, devra malheureusement s’arrêter prématurément à la fin de l’année 2024. Cette décision fait suite à l’arrêt d’activité de l’ELIZ faute de financements, et ce malgré les résultats prometteurs obtenus et les efforts considérables investis par l’équipe et ses partenaires.

Une approche sérologique pour quantifier l’exposition du chevreuil à la Borrelia
« Dans le département de Côte d’Or, au total, 201 chevreuils ont été collectés par la FDC21 au cours la saison de chasse 2023-2024 dont la totalité a pu être analysée par le Laboratoire Départemental de Côte d’Or (LDCO). La présence d’anticorps dirigés contre les borrélies a été détectée chez 55/201 individus (27,4%), prévalence globale qui se situe parmi les valeurs les plus basses des départements ayant participé à l’étude. » (src : ELIZ)

Saison de chasse

Nb de CHI analysés

Nb de CHI séropositifs Nb de CHI séronégatifs

% de séropositif

2023-2024

201

55 146

27.36%

 

Cartographie départementale
« A partir de ces résultats, bien que la proportion de chevreuils séropositifs soit faible en Côte d’Or, nous pouvons voir que la répartition des chevreuils positifs est relativement homogène sur le territoire du département. Cependant, nous pouvons dire que, pour l’année 2024, le risque était présent sur l’ensemble du territoire à une intensité relativement faible. Un tel suivi sur plusieurs années [aurait permis] d’affiner notre analyse et ainsi pouvoir produire des cartes de risque prédictives. » (src : ELIZ)

 

Nous tenons à remercier toutes les sociétés de chasse et tous les chasseurs qui se sont mobilisés en fournissant les échantillons attendus pour mener à bien cette étude.