Gibier de plaine sédentaire
Les populations de gibier de plaine sédentaire présentes en Côte-d’Or sont principalement le faisan commun, le lièvre d’Europe, le lapin de garenne et les perdrix. Outre la gestion de l’habitat qui est un facteur clé pour la restauration ou le maintien de ces populations, la Fédération des Chasseurs de Côte-d’Or met en place des mesures spécifiques de gestion de ces espèces pour favoriser leur présence sur le territoire.
Les espèces présentes et leur suivi
Le faisan commun
Originaire de Chine, les faisans ont été réintroduits dans le milieu naturel depuis environ 4 siècles. Le faisan commun (Phasianus colchicus) bien présent en Côte-d’Or affectionne les territoires plutôt bocagers, composés de cultures, de friches, de haies et de bosquets.
Pour suivre les effectifs reproducteurs, des comptages au chant sont effectués sur les secteurs engagés dans le développement de population de faisans communs.
Le suivi de la reproduction est réalisé avec la compilation des observations faites par les chasseurs et la Fédération.
Cette espèce est confrontée à plusieurs facteurs impactant leur développement ou maintien :
• Modification des habitats (évolution des pratiques agricoles et forestières)
• L’impact de la prédation sur les populations
• Mortalités liées aux machinismes agricoles et collisions routières
• Création et maintien des souches de qualité
Le lièvre d’Europe
Le lièvre d’Europe (Lepus europaeus) est présent sur l’ensemble des communes de la Côte-d’Or cependant les densités et l’état de conservation des populations sont très variables selon les territoires.
Les plus fortes densités se situent plutôt à l’est du département, notamment du côté de la plaine dijonnaise et de la plaine de Genlis.
Le lièvre est une espèce qui s’adapte bien aux paysages que lui offrent l’agriculture traditionnelle (mosaïque de cultures variées assurant couvert, nourriture et espace de vie).
Le problème récurrent de l’intensification des pratiques agricoles nuisent cependant au développement du lièvre.
Le lièvre fait l’objet de suivis, en particulier sur les GIC petit gibier et différents secteurs ou les chasseurs sont volontaires. Un suivi des effectifs reproducteurs est réalisé annuellement sur ces secteurs avec des comptages effectués suivant la méthode des Indices Kilométrique d’Abondance selon les protocoles proposés par l’OFB.
Les résultats permettent d’évaluer les tendances d’évolution des populations et donc de proposer des quotas adaptés à la situation dans les secteurs soumis à un plan de gestion. Depuis 2013 un suivi de l’âge des lièvres prélevés à la chasse sur les GIC et plans de gestion lièvre est mis en place. Après la première journée de chasse du lièvre, la Fédération organise une collecte de pattes de lièvres afin d’évaluer l’âge des animaux prélevés.
Le lapin de garenne
Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) est réparti de manière très hétérogène sur l’ensemble de la Côte-d’Or.
Le plus généralement ce sont des petites populations disséminées à travers le département.
Certaines grosses populations persistent mais elles se font de plus en plus rares. Victime des maladies, dont le VHD (plus communément connu comme la goutte de sang) et la myxomatose, les populations de lapins ont du mal à se développer.
Les perdrix rouge / grise
Ces deux espèces diffèrent par leurs aspects, les milieux qu’elles peuvent fréquenter et leur mode de vie.
La perdrix grise (Perdrix perdrix) évolue surtout dans les zones de plaines cultivées ouvertes. La Perdrix rouge (Alectoris rufa) affectionne les lieux secs et ensoleillés avec une végétation buissonnante entrecoupée de surfaces découvertes et cultivées.
En Côte-d’Or, les populations de perdrix grises et rouges naturelles sont peu nombreuses.
Cependant des petites populations de Perdrix grises semble vouloir se maintenir voir se développer sur le secteur de la plaine de Genlis et du côté d’Arc sur tille.
Les actions mises en place
Gestion et développement du petit gibier
Développer les populations de petit gibier et les maintenir sur le territoire est une volonté forte depuis plusieurs années dans le département.
Pour ce faire, la Fédération accompagne techniquement et financièrement des projets de repeuplement des populations de petit gibier.
Ainsi, par le biais d’actions menées par les sociétés de chasse et certains GIC petit gibier, des opérations de renforcement de population sont effectuées sur certains territoires.
Le faisan commun fait l’objet d’un projet de réintroduction. Mené en partenariat avec 7 GIC (Groupement d’Intérêt Cynégétique), l’objectif de ce projet est d’introduire chaque année des faisans de souche sauvage ayant vécu peu de temps en volière en milieu naturel. (*)
Pour le lièvre, un plan de gestion a été mis en place dans quatre secteurs (Val de Saône, Vingeanne, Tille-Norges et le Val de Seine).
L’objectif est d’encadrer, en concertation avec les acteurs de terrain, les prélèvements par la chasse de façon à gérer l’espèce dans un but de stabilisation ou d’augmentation de la population.
Concernant le lapin de garenne, la Fédération encourage les repeuplements sur les territoires lorsque les populations ont disparus ou sont en trop faibles densités. La souche implantée doit être de bonne qualité : élevage confirmé ou lapins issus de reprises organisées en milieu naturel.
Aménagement du territoire
L’aménagement du territoire est indispensable pour une bonne implantation de population de faisan. La mise en place de culture à gibier et de jachères faune sauvage permettent d’offrir un couvert en automne et en hiver lorsque les parcelles sont à nues. L’accès aux points d’eau sur le territoire est également essentiel.
Tout comme le faisan, l’aménagement du territoire est indispensable au développement des populations de perdrix. Les cultures à gibier, jachères faune sauvage, bandes intercultures… sont autant d’élément favorisant la reproduction de la perdrix.
Pour le lapin de garenne, les chasseurs intensifient leurs efforts pour repeupler les plaines par la construction de petite garenne et l’aménagement du territoire, notamment la plantation de haie bocagère.